Vianney Fourrure - Agent commercial engagé
Et ses clients : Biotanie, Déco'smétique, Le Magicien Bio
Hello à tous,
Pour cet article, j'avais très envie d’aller au bout d’une idée que j’avais en tête : Interviewer un entrepreneur à impact et ses clients ! Pour explorer en profondeur la démarche globale d’un entrepreneur.
Cette histoire commence donc avec celle de Vianney Fourrure…
Depuis 1 an, Vianney s’est lancé pour être agent commercial indépendant. Avant, il était commercial en enseigne publicitaire. Quand il se retrouve sans emploi au 2ème confinement, une entreprise concurrente lui propose un CDI, avec un bon salaire, une voiture de fonction. Mais à ce moment, il se demande si sa place est bien là. En fait, il ne supporte plus l’idée de passer du temps dans un travail qui contribue à détruire la planète et aimerait au contraire mettre son énergie au service d’acteurs qui préservent l'environnement et prenne soin de la santé humaine.
HISTOIRE ET CRÉATION
Comment as-tu lancé ton activité ?
Mon but a été de rencontrer des startups qui avaient des projets autour de l’écologie. Malheureusement personne n’avait la capacité financière d’embaucher un commercial salarié. C’est de là que m’est venue l’idée de me lancer en tant qu’agent commercial indépendant pour accompagner des petites entreprises qui n’ont pas les moyens de payer un commercial en CDI. Aujourd’hui j’ai 5 entreprises clientes et 1 fond de dotation pour qui je récupère les surstocks et les invendus.
Comment choisis-tu tes clients ?
En amont je fais une présélection des entreprises avec qui je travaille pour ne proposer que des produits qui respectent une certaine éthique : produits en France, en circuit court, avec des matières bio ou naturelles, sans plastique et vegan. Actuellement, je propose des soins cosmétiques et accessoires zéro déchet. Pour 2022, mon souhait est de pouvoir proposer une gamme alimentaire engagée pour faire face à l'ampleur du désastre écologique que nos modes de consommations génèrent."
Comment fais-tu pour faire connaître leurs produits ?
Je participe à des salons et des marchés l’été. Et mon métier principal c’est la prospection, je me déplace dans toute la région Haut de France pour les implanter en magasin et faire découvrir aux commerçants des alternatives plus responsables.
FORMATION
Ça n'a pas été trop dur de lancer ton activité ?
Avant tout ça, j’ai fait des études de graphisme et ensuite des études de management. Donc le côté communication et management m’ont aidé. J’avais tous les éléments pour bien me lancer. Ensuite je me suis beaucoup documenté sur internet. La création de l'activité a été difficile car nous étions en pleine période covid, où tout était fermé avec les restrictions des commerces non-alimentaires. J'ai ramé durant cette période !
Aujourd'hui je suis heureux de dire que l'activité se porte bien. Après des périodes difficiles, pendant laquelle les commerçants ont subi les dégâts causés par la crise sanitaire, un nouveau souffle se fait sentir. En proposant ces alternatives éthiques et innovantes, je suis convaincu qu'une autre façon de consommer est possible, et ce, en ne changeant que quelques habitudes du quotidien qui peuvent avoir de grands effets sur l'environnement.
À quel type de commerce vends-tu tes produits ?
Plutôt des boutiques indépendantes : des épiceries vracs, des boutiques spécialisées zéro déchets, des herboristeries et plus rarement je suis amené à travailler avec des parapharmacies et le paramédical.
TES CLIENTS
Vianney travaillent avec 5 entreprises actuellement : Biotanie, Déco’smétique, Fibao, l'Étui Responsable et depuis peu le Magicien Bio. Il travaille également avec le Fonds de dotation Dianes pour qui il récupère les surstocks et invendus. J’ai interviewé 3 des entreprises avec lesquelles il bosse.
BIOTANIE
J’interviewe d’abord Anthony Martin en visio. Il se trouve dans son entrepôt. Avec son équipe, ils sont en plein inventaire pour tenir à jour les stocks de matières premières et de produits finis. Pour lui et son équipe la règle c’est : La qualité plutôt que la quantité !
"J’entends souvent : “je ne peux pas me payer la qualité.” Et bien autant ne rien mettre sur sa peau, car on bousille la planète et on se bousille la santé.”
HISTOIRE ET CRÉATION
Quel est ton parcours Anthony et pourquoi avoir lancé Biotanie en juin 2019 ?
J’ai fait des études de graphisme. Et puis, je suis devenu directeur artistique pour une entreprise qui fabrique des cigarettes électroniques. J’ai aussi travaillé en agence de communication pour plusieurs marques. Rien ne me prédestinait à me lancer. En fait, c'est ma compagne qui m’a amené à le faire.
Peut-être à cause du boulot, j’étais atteint de psoriasis et d’eczéma et j’en ai bien souffert. J’étais sous cortisone. Ma compagne, Cécile, m’a orienté vers des produits plus sains et j’ai vu une nette amélioration, de part la cosmétique mais aussi le fait de bien manger, bien s’hydrater toute la journée. Les produits m’ont permis de me débarrasser de 95% de mon psoriasis et de bien vivre.
1 an plus tard, je me suis dit que j’avais envie de faire autre chose. On avait une solution entre les mains avec nos soins. On s’est lancé via une plateforme de financement participatif, pour savoir si les produits allaient vraiment être utiles aux autres. On a lancé des précommandes : il y en a eu 300 en un mois, ce qui nous à permis de lever des fonds pour le lancement de la structure. Biotanie c’est la contraction de bio et de la botanique. On a lancé la première crème au jus de concombre et au chanvre, qui a été testée dermatologiquement sur peaux à tendance psoriasique.
CLIENTS
Qui sont vos clients ?
Biotanie c’est la cosmétique des peaux exigeantes, mais on a aussi des clients qui n’ont pas de soucis de peau. Finalement, est-ce qu’il y a besoin d’attendre qu’il y ait un problème pour prendre soin de sa peau ?
FINANCEMENT
Mise à part le financement participatif comment vous êtes vous financés ?
25% du capital appartient à la clientèle.
FONCTIONNEMENT
Comment vos valeurs s’incarnent dans votre façon de travailler ?
- On va doucement, au rythme de la nature.
- On mise tout sur la fidélisation et non pas sur l’acquisition.
- On est en flux tendu : on ne fait pas de négo sur les quantités. Le père de Cécile est lui-même agriculteur donc c’est normal aussi pour nous de faire attention et de leur garantir une juste rémunération.
Je suis peut-être un rêveur mais moi je crois à ce modèle. Si je baisse les bras, c’est que la croissance aura eu raison. On pourra continuer de vivre et de s’acheter de belles choses si on achète moins mais de la qualité. J’entends souvent : “je ne peux pas me payer la qualité” et bien autant ne rien mettre sur sa peau, car on bousille la planète et on se bousille la santé. En cosmétique, il vaut mieux économiser pour s’acheter un produit de qualité que d’acheter un produit pas cher et pas bon pour soi.
Tu fais ce travail de sensibilisation ?
Oui, on fait des portes ouvertes pour présenter les locaux, la production et les produits. Nos ingénieur.es en formulation cosmétiques écrivent aussi des articles sur notre Blog.
PARTENAIRES
Qui sont tes revendeurs et partenaires ?
Les épiceries vrac, les pharmacies, les salons esthétiques, des groupements d’indépendants.
On envoie aussi nos contenants à un Esat pour qu’ils soient nettoyés et réutilisés.
Si l’étanchéité des contenants est moins bonne où qu’ils sont inutilisables pour conditionner les produits cosmétiques, on en fait des bougies. On a mis en place un système de mèche antigaspi également. Chaque fois, on va au bout des choses.
EQUIPE
Combien êtes-vous dans l’équipe ?
On est 7. On va rester une petite équipe et une petite entreprise. On parle de qualité artisanale et de quantité industrielle et nous on veut rester sur la qualité.
Déco’smetique
Simon Guyomarch, travaille autour des cosmétiques solides. Il s’est concentré sur les accessoires de douches pour faciliter l’utilisation de ces nouveaux cosmétiques, et la démarche zéro déchet est ancrée dans son fonctionnement.
"Ce qui est complexe en tant que producteur c’est de savoir jusqu’où on va dans la qualité pour proposer un produit concurrentiel et en même temps rester dans nos valeurs.”
J’avais un cursus commercial DUT tech de co. J’ai voyagé à l’étranger pour apprendre l’anglais. J’ai travaillé dans la chaussure, chez une marque du groupe Eram. Comme Eram était en plein dans sa transition écologique, ça m’a permis de me former à l’éco-conception. À ce moment-là j’habitais au-dessus d’une savonnerie et c’est comme ça que m’est venue l’idée de créer une entreprise autour des cosmétiques solides. Je trouvais que c’était des produits intéressants mais il manquait pour moi un petit quelque chose pour qu’ils soient agréables à utiliser et accessibles à tous. La problématique pour moi c’était le porte savon : avec ceux qui existent on a toujours plein d’eau stagnante, et le savon fond très vite. Je me suis formé à la menuiserie pour créer le premier modèle. J’étais la première marque française à lancer ce type de produit en mars 2019.
J’ai fait une campagne Ulule quand j’ai démarré pour proposer différents produits comme les portes savons et les filets pour récupérer les chutes de savon.
Qui sont tes revendeurs ?
Je vends mes produits dans des boutiques vrac, des savonneries. Je fais pas mal de produits personnalisés en marques blanches aussi.
EQUIPE
Tu es seul dans ton activité ?
Ma sœur m’a rejoint dans l’aventure récemment et elle est spécialisée en formulation cosmétique.
DEMARCHE
Quels sont les produits que vous utilisez pour créer vos cosmétiques solides ?
En matières premières, on a l’huile d’olive qui vient de la frontière espagnole. Pour la cire, on passe par Actibio, un fournisseur français. Pour avoir une cire de qualité aujourd’hui, on en trouve pas en France, en tout cas pour créer des baumes, elle vient d’Amérique du Sud.
Ensuite on fait nous même nos matières premières : on récupère des fruits et légumes déclassés d’une Biocoop en local et on en fait des baumes pour les mains et les lèvres. On fait par exemple un macérât de clémentine pour les baumes et on en fait notre propre beurre.
Concernant le packaging : les baumes se vendent dans des petites boîtes de transport et ensuite s’achètent en recharges.
Vous êtes certifiés bio ?
Par pour l’instant car dès qu’on lance un nouveau produit on doit payer 1000 euros pour certifier le produit en bio. Donc on laisse passer la première année pour demander la certification.
Où est-ce que vous produisez ?
On travaille avec une savonnerie qui nous prête son labo une fois par semaine. On mutualise certaines matières premières, dans une logique ESS, de coopération.
Ce qui est complexe en tant que producteur c’est de savoir jusqu’où on va dans la qualité pour proposer un produit concurrentiel et en même temps rester dans nos valeurs.
Le Magicien Bio
Nicolas Subra est magicien depuis qu’il a 10 ans. Pendant 2 ans il s’est formé pour produire des boissons bio, saines, à base de plantes. Pour allier le bio au plaisir, il a créé “des potions”, pour rester dans cet univers magique qu’il aime tant !
"Il vaut mieux boire une boisson de temps en temps plutôt que beaucoup, qui ne sont pas bonne pour la santé. Je dis moi-même à mes clients : la meilleure boisson que vous pouvez boire c’est de l’eau.”
HISTOIRE ET CRÉATION
Je faisais des spectacles de magie dans la cour de récré de mon collège, pour des associations, des mairies, des comités d’entreprise. Puis au niveau de mon parcours d’études, j’ai fait un Bac ES, un DUT tech de co et j’étais passionné d’entrepreneuriat. J’ai concrétisé un projet qui réunissait tout ce que j’aime : ma passion pour l’entrepreneuriat, la magie, mes ambitions personnelles de toucher beaucoup de monde. C’est comme ça qu’est arrivé le magicien bio : des boissons saines, élaborées à partir de plantes extraordinaires et aux saveurs de fruits. Des boissons faibles en sucre, en calories, sans additif. J’ai élaboré 5 potions : rêve, mental, énergie, détente et amour. Les noms sont liés aux univers que je voulais développer et aux plantes utilisées pour les recettes.
TA DEMARCHE
Qui fait les recettes ?
C’est moi qui les confectionne. Je n’avais pas de formation dans l’agroalimentaire, j’ai appris sur le tas pendant 2 ans. J’ai beaucoup échangé avec des professionnels pour me former. J’ai été encadré par un laboratoire au début puis j’ai finalement travailler seul sur la réalisation des recettes.
Où sont produites tes boissons ?
Les boissons sont produites vers Cholet en Nouvelle-Aquitaine.
Où vas-tu chercher tes matières premières ?
Il y a une majorité de plantes qui viennent de Nouvelle Aquitaine : le ginseng, la sauge, l’aubépine… il y en a d’autres comme l’hibiscus, l’ashwagandha, la cannelle, qui ne poussent pas en France et que je trouvais vraiment dommage de ne pas utiliser, par ce qu’elles apportent en termes de goûts et de bienfaits.
Qui sont tes revendeurs ?
Actuellement on est dans des petits commerces de proximité, des épiceries fines, bar, magasin bio, restaurants et salons de thé.
Tu dis vouloir développer la consommation bio, quand le prix du bio est un point bloquant, quel est ton argument par rapport à ça ?
Si demain on devait s’adapter pour que ce soit moins cher, ce serait possible mais ce ne serait pas les mêmes produits. Il faudrait augmenter les volumes, partir sur d’autres modes de distribution et donc sacrifier le fait de développer le commerce local pour travailler avec de grosses enseignes. Après, je suis persuadé qu’il vaut mieux boire une boisson plaisir de temps en temps plutôt que beaucoup qui ne sont pas bonnes pour la santé. Je dis moi-même à mes clients “ la meilleure boisson que vous pouvez boire c’est de l’eau.” Mais de temps en temps on a envie de se faire plaisir.
D’ailleurs, avec une naturopathe, on a co-écrit un grimoire pour expliquer comment consommer les boissons, dans le cadre d’une alimentation saine. On donne des recettes, des astuces sur l’utilisation des plantes et sur leurs bienfaits.
EQUIPE
Tu es seul sur ce projet ?
Ça m’a pris beaucoup de temps pour construire mon projet. J’ai une alternante, une graphiste, un logisticien, j’ai mon producteur en Nouvelle Aquitaine.
COMMUNICATION
Le Magicien bio, est né fin 2019 et a depuis connu un grand succès. Nicolas a été contacté par le label meilleur produits bio 2022, qu’il a obtenu pour sa potion rêve. Le projet a beaucoup fait parlé de lui car comme il le dit “ma force est d’aller chercher les gros coups pour faire connaître mon activité”. Il est très actif sur les réseaux sociaux, il est passé sur Europe 1 et aussi l’émission M6 : qui veut être mon associé.
Pourquoi être passé sur l’émission qui veut être mon associé ?
J’ai eu un gros coups de cœur sur l’émission qui aide des entrepreneurs au profil atypique. Ça présente le monde de d’entrepreneuriat à des personnes qui ne connaissent pas spécialement comment ça fonctionne. Le principe c’est de se retrouver face à des investisseurs d’entreprises françaises à succès qui soutiennent les entrepreneurs en investissant et en donnant leurs astuces et conseils. Pour ma part, c’est Marc Simoncini, le fondateur de Meetic qui a décidé de me soutenir et d’investir dans ma société.
QUELQUES MOTS DE VIANNEY POUR FINIR
En septembre 2022, je suis devenu papa d'une petite fille pour qui, et pour toutes les générations futures, je souhaite un monde vivable, où la nature ne serait plus utilisée comme une ressource à exploiter sans fin et sans limite mais traitée avec respect. Où les aliments ne détériorent plus la santé, où des alternatives remplaceront les produits de synthèse et les conditionnements polluants. Alors certes, le chemin est long mais pas à pas, nous y arriverons. J'y crois.
Vianney Fourrure
🔎 Pour en savoir plus sur Vianney et ces clients :
Je vous laisse ici :)
A dans deux semaines !
📣 Le geste important : Si ce mail ne vous est plus utile, pensez à le supprimer :)