Pourquoi les membres de ConsultantSeas se lèvent-ils tous les matins ?
Pour réduire l’usage des plastiques en entreprise ! 🌎
Après une rencontre à la COP de Brest, j’ai interviewé une partie de l’équipe à la PAM, un tiers-lieu brestois où convivialité, production locale et entrepreneuriat responsable se mélangent. Un lieu inspirant où l’on se pose pour boire un café, manger un bout, travailler, rencontrer des professionnels inspirants…
Bonne lecture !👀
Hôtellerie, restauration, industrie agro-alimentaire… l’échéance des mesures de la loi AGEC (loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) se réduit, entraînant avec elle des adaptations dans les entreprises de tous secteurs d’activité. Réduire de 20% les emballages plastiques à usage unique d'ici fin 2025 est par exemple l’un de ses objectifs. Mais voilà, le plastique est bien ancré dans nos mœurs ! Alors comment s’en séparer ? Quel coût pour l’entreprise ? Comment aller au-delà de l’intention pour réduire ses usages, voire le supprimer ? ConsultantSeas, cabinet de conseil pour la réduction de la pollution plastique dans l’océan, agit sur terre avec les entreprises, les collectivités et d’autres acteurs, pour accompagner cette transition.
Rencontre avec Diane, Elodie, Hector et Maïwenn.
Rencontre avec l’équipe.
Il y a 5 ans, Marie Le Texier a fondé ConsultantSeas, un cabinet de conseil qui compte aujourd’hui 8 personnes. À la PAM, l’ancienne imprimerie de Brest, réhabilitée en Tiers Lieu, une partie de l’équipe, Diane, Elodie, Hector et Maïwenn, participent à l’interview, installée sur un canapé du patio central. Ayant déménagé leur bureau dans ce lieu début janvier 2023, l’équipe va pouvoir créer des synergies avec tous les acteurs qui y sont présents et gagner en visibilité. En termes de notoriété, le cabinet à d’ailleurs fait ses preuves, ayant assuré la concertation initiale entre les signataires du Pacte National sur les emballages plastiques en France. Elle coordonne notamment le Collège d'Entreprises BeMed, rassemblant 13 entreprises, 5 ONG et Fondations et 5 partenaires scientifiques, pour mettre en place des solutions concrètes de prévention de la pollution plastique en Méditerranée. C’est d’ailleurs via BeMed et grâce aux financements de la Région Sud, que l’équipe de Consultant Seas a contribué à mener son projet le plus efficace en termes de réduction des plastiques : le projet de l’hôtel InterContinental Marseille - Hôtel Dieu.
Motiver un hôtel 5 étoiles à changer ses pratiques.
Pour amorcer la réflexion et impliquer les gérants et le personnel de l’hôtel, “préserver le territoire sous peine d’enjeux économiques irréversibles” a par exemple été un argument mis en avant par l’équipe ConsultantSeas. “Si le secteur du tourisme a des impacts négatifs sur l'environnement, il est aussi dépendant de son bon état : la dégradation des paysages ou de la qualité de l'eau peuvent en effet avoir des répercussions sur les activités touristiques”, explique Diane. À cet argument s’ajoutent celui des contraintes réglementaires, comme la loi AGEC, et un autre point que les professionnels ne peuvent nier : celui des attentes des clients, de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux.
Contenter les clients d’un hôtel de luxe.
Pour cette contrainte spécifique, qui a été de changer les habitudes d’une clientèle exigeante, ConsultantSeas a aussi proposé des pistes de solutions. Pour Diane, “grâce à une communication claire et une stratégie pour expliquer la démarche de changement, on peut maintenir une satisfaction client.” Il faut pour cela s’entourer d’experts en psychologie comportementale ou autres disciplines connexes. Comprenant les attentes des responsables de l’hôtel, de maintenir cette satisfaction, un partenariat avec l’Institut méditerranéen des sciences de l’information et de la communication a été établi afin de réaliser une étude auprès des clients, dont le résultat s’est montré positif. S'en sont suivies de nouvelles pratiques, comme la possibilité de passer certains produits "sur demande", au lieu de les avoir automatiquement dans les chambres. La suppression de certains plastiques a même permis d’améliorer la satisfaction client. Quoi de mieux en effet, qu’un chocolat chaud préparé et servi dans une tasse, pour remplacer les petites dosettes en plastique de chocolat en poudre présentes en chambre, ou encore le thé en vrac à la place des sachets ?
👉 Pour en savoir plus, voici le toolkit issu de ce projet, pour un hôtel zéro plastique à usage unique.
Des stratégies pour mener les changements avec les clients.
Au cœur de la production, de la vente, de la distribution et de la gestion des déchets plastiques, les entreprises sont un formidable levier de changement. ConsultantSeas fait donc de leur accompagnement à la transformation son cheval de bataille. “On aime bien fonctionner par projet pilote : démontrer que quelque chose est possible, puis donner les clés aux personnes pour qu’elles puissent agir ensuite elles-mêmes. On anime par exemple, des discussions collectives sur la réduction des plastiques à usage unique.” L’équipe travaille souvent avec la direction RSE, ou en direct avec le PDG pour les plus petites entreprises. “Nous faisons collaborer tous les acteurs pour lever les freins individuels et aller vers des solutions plus systémiques.” Au-delà de la facilitation des projets, l’équipe est aussi force de proposition : “nous poussons nos clients à aller vers des solutions qui peuvent remettre en question tout ou partie de leur modèle économique.” Cherchant à avoir un impact à large échelle, ConsultantSeas peut agir en local à Brest et dans le Finistère, comme au niveau national et à l'international.
Les blocages rencontrés dans les entreprises.
Un point avancé par l’équipe, qui témoigne à nouveau de l’importance de la coopération dans les organisations pour mener les changements, sont les blocages liés à l’absence des décisionnaires dès la conception du projet. Elodie pense à un échec en particulier : “Nous avons monté des pistes de solutions vis-à-vis d’un emballage avec des interlocuteurs qui n’étaient pas décisionnaires et le projet n’a pas abouti. Si les décisionnaires arrivent seulement à la fin du projet, ils ne voient que les contraintes.” Selon elle, un certain compromis aurait été possible sur ce projet si les décisionnaires avaient été présents dès le début. “En phase de construction, ils auraient pu formuler ces contraintes sur le moment. Le projet aurait peut-être moins ambitieux, mais il aurait mené à des actions, plutôt qu’à un blocus final.” C’est en tout cas une leçon qu’aura retenue l'équipe ConsultantSeas pour réussir à mener des changements de pratiques concrets et réalisables dans les organisations.
La coopération facilite le passage à l’action.
“Pour nous, dans le monde d’aujourd’hui, il est urgent d’agir collectivement pour respecter les limites planétaires et trouver de nouveaux équilibres de vie. Les actions individuelles sont nécessaires et non suffisantes. Certains freins, notamment en entreprise, ne peuvent être levés qu’en collectif.” Diane, donne l’exemple des emballages sur une filière de production pour illustrer ce propos : “si le fournisseur d’emballage et ceux qui recyclent ces emballages ne se parlent pas sur les critères qui font qu’un emballage est effectivement recyclé, les premiers ont l’impression de fournir un emballage recyclable car il est triable, mais à l’aval de la chaîne, on se rend compte que l’emballage n’est pas recyclé.” À l’échelle individuelle, nous pensons donc tous bien faire, mais en réalité, par manque d’informations, ce n’est pas le cas. La coopération et la communication entre tous les maillons de la chaîne serait donc une solution pour mener correctement les changements. Ce que l’agence ConsultantSeas facilite.
Pour en savoir plus
👉Voici d’autres infos sur leur site !
👉Et notre article, co-écrit avec François Arnaud, pour mieux comprendre les enjeux du plastique.
François est l’auteur de 345PPM, une “chronique de la vraie vie” pour s’informer sur la transition écologique !
A très vite ;)