Détecter le Greenwashing avant et pendant un entretien d’embauche 🔍
De plus en en plus de français, en quête de sens, font des reconversions vers des métiers à impact positif. De quelles compétences ai-je besoin ? Comment trouver un métier qui recrute dans l’impact ? Et aussi, comment connaître l’engagement derrière le discours écologique ? Comment déceler le Greenwashing avant de postuler ? Comment le détecter en entretien d’embauche ?
Voici quelques astuces, qui m’ont permis d’y voir plus clair pour repérer cette stratégie...
1# Petit rappel - C’est quoi déjà le Greenwashing ?
Le greenwashig, ou l’écoblanchiment c’est le fait, pour une marque, de se donner une image plus green et plus responsable pour séduire les consommateurs. C’est clairement de la publicité mensongère utilisée par certaines entreprises pour améliorer leur image de marque, en des temps où les citoyens font attention à leur impact environnemental en se dirigeant vers des produits bios, labellisés, engagés. Bien que nous ne soyons pas dupes face à ces méthodes marketing, le greenwashing touche tous les secteurs : alimentaire, cosmétique, informatique… et il peut être difficile de déceler le vrai du faux.
1# Pour faire vos recherches avant de postuler ou avant un entretien d’embauche
Le guide fait 29 pages. Dans ce guide, je retiens la partie “Les 9 signes qui ne trompent pas” (page 8 du guide), utiles pour identifier sur le site internet de l’entreprise, avant de postuler, la part de vrai et de faux, le bullshit VS l’engagement concret.
Les 9 signes qui ne trompent pas :
1. Un vrai mensonge.
Voici l’exemple d’une communication marketing sur un packaging de la marque Volvic, qui nous disait il y a quelques années, vendre une “bouteille d’origine végétale.” En bas à gauche, il est écrit : “20% d’origine végétale, 100% recyclable”.
La question que l’on peut se poser ici est : Si il n’y a que 20% de plastique d’origine végétale, comment peut-elle être recyclable ?
20% de la bouteille était recyclable mais le reste était bien du plastique classique à base d’hydrocarbures. Donc finalement, la bouteille était non recyclable.
2. Une promesse disproportionnée.
Un exemple dans le secteur bancaire, sur ce poste du compte Instagram The Trust Society.
3. Des mots vagues.
Questionnez-vous sur les mots. Un vocabulaire trop général qui emploi des mots comme : “ADN responsable”, “Produit de manière durable”, “Made in France”, sans explication sur le process de fabrication, les fournisseurs, les processus qui permettent de comprendre la démarche durable… ce n’est pas très bon signe. ça peut aussi passer par des valeurs qui apparaissent sur un site mais qui ne sont pas expliquées. Qui y a t’il derrière les jolis mots ?
4. Des informations insuffisantes.
Pour reprendre ce que nous dit le guide anti-greenwashing de WeDressFair : “Les marques françaises sont souvent très fières de pouvoir vous en dire plus sur leur chaîne complète, leur process de fabrication. Elles citent très souvent leurs ateliers, tracent les points des différents fournisseurs sur une carte de la France, vous donnent accès à des photos.” Il vaut mieux se fier aux faits concrets. Si il y n’y a pas ou peu d’infos, vous pouvez vous questionner sur la sincérité de la marque et sur ses actions. La charte de WeDressFair, marque vraiment responsable dans la mode éthique, peut d’ailleurs servir d’exemple en matière de clarté des informations délivrées.
🎤 On avait d’ailleurs échangé en Novembre 2020 avec Marie Nguyen, cofondatrice de WeDressFair. Pour retrouver notre échange audio, c’est ICI
5. Une image trop suggestive.
En matière d’identité visuelle, les marques peuvent parfois utiliser des visuels avec du vert, des arbres, des végétaux, qui amènent à croire que le produit est bon pour la planète alors que ses vertus écologiques sont pas ou peu présentes.
6. Un faux label.
Attention au greenwashing via les labels ! Certaines marques créent par exemple leurs propres labels pour venter leur engagement écologique. Hors en 2012, Le groupe Intermarché avait été dénoncé par l’association Bloom, pour la mise en place d’un faux label “Pêche Responsable”.
💡 Label AB, Ecogarantie, Ecocerte… Pour vous y retrouver dans l’océan des labels, L’ADEME a sélectionné et vérifié 100 labels fiables, répertoriés dans différents secteurs d’activité. Un très bon outil !
7. Une mise en avant hors sujet.
Par exemple : Mettre en avant un pourcentage reversé à une association qui œuvre pour la lutte contre le réchauffement climatique. Cet argument ne vaut pas grand chose, si derrière il n’existe pas de démarche interne de l’entreprise autour du réchauffement climatique.
Affiche de la campagne #Duvraipasduvert lancée par WeDressFair.
8. Une fausse exclusivité.
L’intérêt écologique est parfois vanté comme exclusif, alors que l’entreprise ne fait que respecter la loi que les autres acteurs se doivent aussi de respecter.
2# Questionner le Greenwashing par secteur d’activité
La plateforme Zei
Pour connaître les entreprises qui ont une politique environnementale sincère et solide, la plateforme Zei évalue les entreprises en prenant en compte leurs impacts écologiques et sociaux et dresse un classement basé sur les scores qu’elles ont obtenues.
Le pourcentage final (sur le côté droit de l’image ci-dessus) est un bilan des scores obtenus par une marque sur chacun des critères sélectionnés par Zei et propres à son secteur d’activité.
Pour le secteur textile, Zei identifie par exemple des critères comme : la limitation volontaire du nombre de collection.
Pour le secteur hygiène, une marque sera évaluée sur les critères suivants : produits d'hygiène durable, fabrication locale, sous-traitants certifiés ou audités sur l’environnement.
Zei s’intéresse aussi à des critères multi-secteurs, qui concernent directement la vie de l’entreprise et de ses salariés : système de management environnemental, action pour l’éco-mobilité des collaborateurs, télétravail.
Pas de place pour le greenwashing chez Zei. Chaque engagement communiqué par une marque est suivi et validé par ses équipes, grâce à la fourniture de justificatifs (factures, certifications, rapports d’audit…). La plateforme est labellisée GreenTech par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire.
3# Pour poser les bonnes questions en entretien
Le Guide Anti-Greenwashing du Collectif Pour Un Réveil Ecologique
Les Etudiants du Collectif Pour Un Réveil Ecologique ont travaillé sur un guide des questions à poser aux recruteurs pour comprendre leurs engagements écologiques.
En voici quelques unes qui m’ont inspirées :
LES RECITS
Regarder les messages communiqués aux clients de l’entreprise pour laquelle vous souhaitez postuler. Pour comprendre la valeur du message porté, voici quelques questions :
Comment tel ou tel message s’incarne t’il dans la stratégie de votre entreprise ? dans vos investissements financiers ? dans les métiers des salariés ?
FORMATION
Les collaborateurs sont-ils formés sur les enjeux climatiques, sur les pratiques écologiques ? Si oui, comment ?
OBJECTIFS
Y a t’il des objectifs de réduction annuelle des émissions de gaz à effet de serre ? Comment atteignez-vous ces objectifs ?
Comment faites-vous pour réduire vos émissions de gaz à effet de serre ?
PARTENAIRES ET FOURNISSEURS
Sur quels critères choisissez-vous vos partenaires et fournisseurs ?
FINANCEMENT
Qui sont les actionnaires majoritaires ? Et quelle est leur stratégie climat & biodiversité ?
Vous pouvez consulter l’intégralité des questions sur : Le Guide Antigreenwashing du Collectif Pour Un Réveil Ecologique.
Pour ceux qui n’oseraient pas poser ce types de questions aux recruteurs, n’oubliez pas que vous êtes légitimes à les poser et à obtenir des réponses concrètes. Dites-vous bien que, de 1, une entreprise à autant besoin de vous que vous avez besoin d’elle, et de 2, une entreprise droite dans ses bottes concernant son engagement se fera un plaisir de vous expliquer ses actions concrètes. En revanche, si vos questions génèrent un malaise, c’est peut-être qu’il y a anguille sous roche.
4# Et enfin… Les conseils de Julie Mazzalovo
Diplômée d’un Master en communication & RSE à L’ISCOM, Julie nous donne les critères pour repérer le greenwashing dans recherche d’emploi :
“Je pense que pour éviter le greenwashing dans sa recherche d’emploi, il faut faire des recherches en amont sur les entreprises avant de se présenter à l’entretien. Voici quelques pistes :
les Certifications : Label B-corp, norme ISO 26000, NF environnement, l’Ecolabel Européen
lire le rapport RSE de l’entreprise (appelé déclaration de performance extra-financière). Le rapport RSE d’une entreprise est toujours public. Attention, ça n’est pas parce qu’une entreprise fait un rapport RSE qu’elle place la RSE au cœur de sa stratégie, en effet le rapport RSE est obligatoire pour toutes les entreprises. On y trouve notamment le bilan carbone de l’activité de l’entreprise, les mesures de prévention, de recyclage et d’élimination des déchets, la politique et les mesures mise en œuvre en faveur de l’égalité homme/ femme, de la lutte contre les discriminations. Ce rapport peut donner un aperçu sur l’engagement de l’entreprise
La raison d’être de l’entreprise. Toutes les entreprises n’en sont pas dotées puisque c’est optionnel. La raison d’être désigne la façon dont une entreprise entend jouer un rôle dans la société au-delà de sa seule activité économique.
Le statut de l’entreprise : entreprise à mission
Rechercher des offres d’emploi sur des plateformes qui filtrent déjà les entreprises, comme :
Le groupe Facebook : les offres d’emploi de la transition
Excellent article, merci !