Et si j’accompagnais les acteurs du changement dans leur communication ?
Julie Schwarz s’identifie comme une créatrice d'entreprises multirécidiviste. Après avoir monté une agence de communication responsable dédiée aux associations, coopératives et acteurs de l’ESS, elle a lancé une régie publicitaire, un Tiers-lieu et est membre de deux associations. Tous ses projets sont liés à sa volonté de faire bouger les lignes pour construire une société plus collaborative et plus responsable. Avec Econovia, son agence de communication responsable, elle met en avant et accompagne des TPE/PME, associations et coopératives à impact positif en France. C’est de cette entreprise dont nous allons parler avec Julie aujourd’hui.
Voici ce qu’elle nous en dit…
HISTOIRE ET CRÉATION
Qu’est-ce qui t’a amenée à créer une agence de communication responsable ?
J’ai fait des études pour être professeur de français. J’ai tout arrêté lorsque je me suis rendue compte en agrégation à la Sorbonne que je n’étais pas alignée avec la manière pédagogique qu’avaient les enseignants d’aborder ce métier. J’ai ensuite réalisé un job en tant que chef de pub dans une maison d’édition. Comme il me manquait quelques cordes à mon arc dans ce domaine, j’ai fait un Master en communication et marketing au Celsa, à la Sorbonne. À la fin de mon Master, ne souhaitant pas travailler pour des grands groupes, j’ai rejoint une startup dédiée à la reprise-transmission d’entreprise en tant que responsable communication, marketing publicité.
Puis, j’ai rencontré la déléguée générale de France Active, un réseau de financeurs solidaires spécialisé dans le micro-crédit qui cherchait un responsable communication. J’ai rejoint l’association en en 2006. A l’époque, il y avait toute une réflexion sur ce qu’était l’ESS et dans le cadre de mon travail chez France Active, je me suis retrouvée à 23 ans, parachutée dans un groupe d’intellectuels comme Martin Hirsch, Edmond Maire et Jean-Baptiste de Foucauld, pour monter la première campagne d’économie sociale et solidaire en France. C’est de là qu’est parti mon engouement pouf l’accompagnement des acteurs de l’ESS dans leur communication. J’ai ensuite monté toute la stratégie de communication du réseau de France Active. J’étais jeune, j’étais une femme dans un milieu très masculin et j’ai dû faire mes preuves en travaillant dur...
Un jour, j’ai vu que le média Actualités Solidarités allait disparaître. Cette association traitait de sujets autour du handicap, de la mort, de l’environnement… des sujets tabous il y a 13 ans. Ne voulant pas laisser disparaître un média utile comme celui-ci, j’ai structuré le projet de reprise de l’association. Et, c’est en travaillant sur ce premier projet que j’ai monté Econovia, une agence de conseil en communication responsable, pour que des petites structures à impact positif puissent avoir une communication au niveau de celles que vendent les grandes agences de communication.
En quoi tu dirais que la communication est importante pour mettre en avant les entreprises à impact ?
La communication vient du verbe “communicare”, qui veut dire “mettre en commun”. Aujourd’hui, on a fonctionné sur un schéma de société qui fonctionne sur un modèle de compétition, modèle très archaïque selon moi, alors que toute la nature fonctionne sur un modèle de coopération. Si on se dit qu’on a tout intérêt à coopérer, on est sur d’autres logiques. À ce niveau-là, j’ai toujours pensé que la communication était un puissant vecteur de transformation sociale, environnementale et sociétale et c’est ce qui va permettre de déclencher tout un changement d’organisation en interne et en externe. Pour moi, c’est le bouton vert qui permet d’accompagner une organisation dans sa phase de transformation.
Quelle démarche ou posture adoptez-vous chez Econovia avec vos clients ?
Avant de dire ce qu’on va faire, il faut qu’on sache d’où on part. On travaille vraiment comme un cabinet de conseil. Avant chacune de nos missions, on va poser un diagnostic, travailler le fond pour connaître la problématique. Après ça, on fait un séminaire de restitution dans un groupe de travail élargi, en co-participation, car on est sur un modèle de gouvernance partagée. Ensuite, on travaille sur l’élaboration d’une plateforme identitaire : vision, mission, valeurs, métier et on pose la stratégie de communication : quels sont les objectifs, les publics et les messages de communication qu’on veut transmettre. Enfin, la 3ème phase est opérationnelle : on travaille sur les plans de communication, les actions, le calendrier, le budget et l’organisation. Et de plus en plus, nos clients nous demandent de les accompagner sur le recrutement. En effet, quand on élabore une nouvelle stratégie de communication, il faut souvent de nouvelles compétences, restructurer le service com ou en créer un nouveau et accompagner les clients sur le recrutement d’un nouveau responsable com.
CLIENTS
Vous travaillez pour tout le monde ?
Aujourd’hui, on ne travaille que pour des acteurs qui ont un impact positif sur la planète et l’environnement. On ne va pas travailler pour les secteurs de l’armement, du pétrole… ce n’est pas dans notre ADN. On va accompagner exclusivement des acteurs de changement: des associations, des coopératives, des mutuelles, des entreprises responsables qui veulent s’engager dans l’économie circulaire. Nous avons une expertise forte en entrepreneuriat social et savons très bien accompagner des start-up sociales et entreprises solidaires.
Peux-tu me parler d’un projet en particulier qui t’a marquée ?
C’est compliqué car il y a beaucoup d’histoires différentes. On a fait 250 projets en 11 ans. Chaque projet est passionnant.
FINANCEMENTS
As-tu fait appel à des financements extérieurs ?
Jamais... jusqu’à 2020 où nous avons bénéficié d’un PGE (Prêt garanti par l'État), pour sécuriser l’avenir, mais en 2020, nous avons fait +25% malgré le contexte Covid 19, preuve que la solidarité et la transition écologique sont des sujet d’avenir.
ENGAGEMENTS
Autres engagements ?
Econovia est implantée au Jardin d’agronomie tropicale à Paris et nous sommes co-fondateur de la Cité du développement durable avec une vingtaine d’autres structures. Respecter l’environnement est important pour nous et ça fait donc sens de travailler dans un cadre qui concilie bien-être au travail & respect de l’environnement.
En 2017, j’ai fondé ma deuxième boîte : la SocialRégie, la petite sœur d’Econovia. C’est la première régie publicitaire solidaire et indépendante en France. Elle vise à valoriser les engagements des annonceurs, à les accompagner dans une démarche plus responsable et à soutenir les petits médias indépendants.
Qu’est ce qui t’a amenée à créer cette deuxième boîte ?
Au-delà de la communication, il y a la question de l’indépendance des médias et le fait que le secteur de la publicité est polluant. Ça faisait sens pour moi d’accompagner également le changement dans la publicité. Je crois aussi que j’adore monter des projets... je suis une multirécidiviste. La Socialrégie sera activement lancée en 2021 en proposant une offre média 360° exclusivement dédiée ESS, RSE, DD.
Plus récemment, en mars 2020, j’ai monté une 3ème boîte avec une amie nogentaise, qui est juriste en droit de la famille, sépcialisée sur les questions de parentalité : La Citoyenne, une future SCIC ( Société Coopérative d’Intérêt Collectif ) qui a pour but de redonner du pouvoir d’agir aux citoyens. C’est un projet de Tiers-Lieu qui verra le jour en 2021 dont l’implantation reste à définir : nous sommes en cours de négociation avec la Mairie de Nogent mais souhaitons également le proposer à la Mairie de Paris (12e) L’idée, c’est de favoriser au sein de ce lieu, l’émergence de projets, de l’échange et créer un nouveau modèle de vivre ensemble. Nous avons obtenu une subvention de la région Ile-de-France très investie sur le sujet et attendons une réponse de l’Etat pour début 2021 que nous espérons positive.
Enfin, je suis vice-présidente de la Cité du Développement Durable, aux côtés de personnalités géniales dont la présidente, Anne Le Naëlou, qui sait embarquer tout le bureau autour du projet. Et je suis administratrice du mouvement des Leaders Eclairés, un mouvement, fondé par Romaijn Cristofini, qui accompagne les dirigeants d’entreprise dans une prise de conscience de la responsabilité de protéger la planète.
EQUIPE
Combien vous êtes aujourd’hui dans l’équipe ?
Une 10e d’experts permanents et au total une 30e d’experts libres et engagés. Notre modèle est assez atypique car nous fonctionnons sur un mode de co-entrepreneuriat en réseau avec une structure très légère.
Je vis au quotidien une aventure fabuleuse avec mes 2 acolytes et amies, Anne-Laure Tellier, directrice associée du pôle conseil et Déborah Zeitoun, directrice associée du pôle Relations Presse. Nous sommes toutes les trois de grosses bûcheuses mais aussi des mamans soucieuses de passer du temps avec nos enfants. L’équilibre vie pro/vie perso est toujours un jeu d’équilibriste, mais nous nous en sortons plutôt pas mal, en prenant beaucoup de plaisir aux projets que nous servons.
CULTURE
Comment définirais-tu l’ambiance d’Econovia ?
C’est un peu comme une Ruche, on se sent comme à la maison. Chacun bosse d’où il veut. Notre modèle est assez libre et en même temps stable car la plupart des experts sont dans l’entreprise depuis plus de 6 ans. Tous les experts ont une volonté de se sentir libres et indépendants.
As-tu des recrutements de prévus prochainement ?
Pour Econovia, nous sommes en changement d’échelle aujourd’hui et l’enjeu est de recruter de nouveaux talents “experts”, futurs associés, pour faire grandir l’agence, notamment sur le volet “création” et “digital”
Pour la SocialRégie, nous cherchons un.e Responsable Technique, qui a une grande expérience des régies pub, mais qui souhaite mettre ses compétences au service de projets qui ont du sens.
Quelles sont tes attentes envers des personnes qui aimeraient rejoindre Econovia ?
Un savoir-être, des compétences, un goût de l’excellence et porté.e par des convictions et des valeurs forts : éthique, intégrité, transparence… Des professionnels portés par une vision et une envie de changer les choses, ui ont une capacité d’écoute, de compréhension du marché, des personnes reconnues dans leur travail pour être excellent et qui ne s’y retrouvent plus dans les secteurs classiques. Dans l’entreprise,, on est à l’écoute et j’ai besoin de personnes qui sont dans cet état d’esprit. J’aime aussi l’idée de la complémentarité.
On a rarement fait de fiches de postes, quand on a envie de travailler avec quelqu’un, on le recrute et on fait la fiche de poste en fonction de la personne.
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