Et si j’accompagnais les artisans du bâtiment dans le recyclage de leurs déchets ?
Chaque année, 40 millions de tonnes de déchets sont générés par le secteur du bâtiment. Et, plus largement, le secteur du BTP en produit 250 millions de tonnes par an ( soit les ¾ des déchets en France ), ce qui en fait le premier secteur producteur de déchets dans notre pays. Et les opérations de recyclage sont loin d’être simples dans ce secteur d’activité.
Touchée par la problématique de la difficulté à trier correctement les déchets et à les acheminer dans des centres de tri dédiés dans le secteur du bâtiment, Marie Combarieu a fondé en 2016, Ecodrop. En créant un grand réseau de partenaires pour collecter et traiter les déchets et grâce à un outil digital performant, l’équipe d’Ecodrop assure aux artisans du bâtiment une gestion rapide, transparente et efficace de leurs déchets.
Marie est passionnée et à travers son travail, elle se rend compte que les intérêts écologiques et économiques finissent toujours par se rejoindre dans le secteur industriel. Elle nous explique que cela apporte à l’équipe une grande motivation et une volonté de poursuivre leurs efforts.
Elle nous en dit un peu plus sur son activité...
HISTOIRE ET CRÉATION
Quel est ton parcours et qu’est-ce qui t’a amenée à créer Ecodrop ?
À la base je viens plutôt du secteur de la communication : je faisais communiquer les entreprises de différents secteurs via du contenu, sur le web. Et, au bout de 8 ans de carrière, j’ai eu envie de me lancer dans le développement durable avec une attirance pour le secteur industriel. J’avais cette idée là en tête lorsque je suis partie faire un tour du monde avec mon futur mari. J’ai à cette occasion, commencé à écrire des chroniques pour le site GoodPlanet sur des initiatives environnementales que je découvrais à travers le Monde.
Quand je suis rentrée en France, j’ai travaillé au comité 21, le réseau d’acteurs pour le développement durable, créé par Simone Veil au lendemain du Sommet de la Terre de Rio. Ensuite, j’ai coécrit un livre sur la ville durable et animé des conférences sur le marketing responsable. C’est là que j’ai rencontré mon futur employeur : Saint-Gobain. J’ai travaillé chez ISOVER - une des sociétés de Saint-Gobain qui fait de l’isolation - sur la communication autour de l’efficacité énergétique. Puis, au bout de 8 ans dans une grande entreprise, j’ai eu envie d’entreprendre. Ma maturité en matière de développement durable avait bien évolué et ce qui m’intéressait c’était l’économie circulaire. Je voyais notamment, qu’il y avait un gros problème autour de la gestion des déchets des artisans du bâtiment : trop de décharges sauvages. J’ai proposé à Saint-Gobain de travailler sur ce sujet et c’est à ce moment-là que j’ai monté Ecodrop, en septembre 2016. Le groupe a d'ailleurs décidé de me suivre en participant au capital.
Vous faites quoi exactement chez Ecodrop ?
On est un intermédiaire entre les artisans du bâtiment et les gestionnaires de déchets. On collecte les déchets, puis on les fait gérer par un ensemble d’acteurs comme Veolia, Suez, Paprec, qui sont des spécialistes de la gestion des déchets.
Notre approche est d’aller toucher les 500 000 artisans du bâtiment qui existent en France, qui produisent en moyenne 10 millions de déchets du second œuvre. Des déchets comme le plâtre, le plastique, les fenêtres, l’isolant… des matières 100% recyclables dont une grande partie se retrouvait dans la nature.
Nous proposons à nos clients des solutions de dépôt, on négocie pour eux des tarifs dans les déchetteries et on gère des solutions de collecte, avec des petites camionnettes ou des bennes. On envoie ces déchets soit vers des déchetteries professionnelles (quand ce sont des petits volumes), qui sont des centres de tri et de transfert vers les filières de recyclage. Soit directement vers les filières de recyclage (pour des plus gros volumes).
Et, enfin, on trace le parcours des déchets via un outil digital.
Il y a beaucoup d’acteurs qui font ce que vous faites ?
Les acteurs comme Veolia, Paprec proposent aussi de la collecte de déchets mais s’adressent plutôt aux gros chantiers.
Ensuite, il y a un ensemble d’acteurs qui gèrent de la collecte sur chantier : des personnes qui gèrent des bennes par exemple, mais elles n’ont pas les moyens de communication pour aller chercher les artisans.
Il existe aussi des acteurs illicites, qui communiquent via le bon coin et qui vont jeter les déchets dans la nature.
Quels sont les challenges les plus présents dans ton secteur d’activité ?
Savoir apporter des solutions pour que les clients trient leurs déchets sur chantier, car, pour qu'ils soient vraiment recyclés, il faut qu’ils soient triés sur chantier. Et aussi, avoir les bonnes idées opérationnelles et techniques qui permettent d’accompagner l’évolution réglementaire en cours.
Ce n’est pas difficile d’amener les gens à changer leur façon de faire ?
Aujourd’hui c’est difficile d’autant plus que ça coûte plus cher de trier et ce n’est pas compensé par le prix des déchets. Par exemple, quand on démonte une cloison, il va y avoir du plâtre, de la laine de verre et de la ferraille. Soit on casse cette cloison rapidement avec une masse et on met tous les déchets en même temps, soit on prend le temps de séparer chaque matériau. Aujourd’hui, au vu du coût de la gestion de ces déchets en déchetterie, ce n’est pas intéressant de trier de la sorte. C’est pour cela qu’on aimerait se concentrer sur le tri sur chantier.
Ce qui me rend optimiste, c’est que l’on se rend compte qu’au bout d’un moment les intérêts écologiques et économiques se regroupent, ils ne sont pas complètement dissociés. Le plus extraordinaire dans notre métier, c’est de se dire qu’on contribue à cet enjeu de gestion écoresponsable des déchets de chantier. C’est un marché considérable : 40 millions de tonnes de déchets dans le bâtiment. Et plus largement, dans le BTP on compte 250 millions de tonnes par an, ce qui en fait le premier secteur producteur de déchets en France.
FINANCEMENT
Avez-vous reçu d’autres financements que celui de Saint-Gobain ?
Oui on a quelques Business Angels qui ont investi et les fonds d’investissement Turenne et Amundi.
VISION FUTUR
Quelle est ta vision pour l’avenir, tes projets futurs avec Ecodrop ?
On vient de réaliser une grosse levée de fonds. Jusqu’à fin 2020 nous étions principalement présents en Ile de France et nous commençons à nous développer. Donc le 1er projet est de nous développer sur le reste du territoire français. Nous souhaitons ensuite perfectionner notre outil digital pour pouvoir accompagner les gros et les petits chantiers dans le cadre de l’évolution des réglementations en cours, vers l’évolution des pratiques de recyclage. Le marché est en effet en train de vivre des évolutions réglementaires et on veut être capable d’adresser cette révolution pour que les déchets aillent exactement dans les bonnes filières et pour qu’ils soient recyclés.
EQUIPE
Vous êtes combien et qui s'occupe de quoi ?
On est 20. On à une équipe de marketing digital qui se charge de faire de l’acquisition client et de communiquer autour d’Ecodrop. On à une équipe commerciale qui gère les clients : une équipe sédentaire et une équipe dans les réseaux en partenariat avec Point P. Une équipe logistique qui assure le pilotage des opérations, une équipe digitale pour développer notre outil et une équipe administrative.
Et toi tu chapeautes tout ce monde ?
Exactement. On est 3 associés. Je suis la fondatrice de la société à l’origine et je me suis tout de suite associée avec un directeur technique CTO qui gère toute la partie technique et un directeur des exploitations qui gère la relation client et la relation avec les sous-traitants, gestionnaires de déchets et transporteurs. J’ai eu l’idée à la base et j’ai joué le chef d’orchestre mais chaque associé à son périmètre efficace.
CULTURE ET MANAGEMENT
· Peux-tu me décrire l’ambiance dans ton entreprise ? Quelle est la culture, et qu’est ce qui vous unit ?
Au niveau de ce qui nous unit : L’engagement environnemental et l’engagement pour le développement du business. En fait, au niveau de l’ambiance, c’est très naturel. On aime s’amuser mais ça bosse. On est très engagés et motivés, car on sait que plus on en fait, plus ça résout le problème : moins de dépôts sauvages, plus d'opportunités de recyclage. On ne créer pas de problème, on est en train de participer à des solutions et ça, c’est vraiment quelque chose qui rassemble.
RECRUTEMENT
As-tu des recrutements de prévus prochainement ?
De manière assez urgente, on cherche un profil d’Assistant de direction/gestion
=> Une personne qui participe au travail administratif et de comptabilité.
Un Commercial/Animateur réseau
=> Pour animer les relations commerciales avec Point P et les autres partenaires.
Et un commercial sédentaire
=> Pour proposer des solutions et offres commerciales associées aux clients nouveaux / fidèles
Quelles sont tes attentes envers des personnes qui aimeraient rejoindre Ecodrop ?
De l’engagement, de la motivation, de la bonne humeur, une bonne écoute, et de la rigueur.
Travailler chez Ecodrop t’intéresse ?
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