Alexandra aurait pu se trouver derrière son ordinateur aujourd’hui, à réfléchir aux plans d’une future maison. Sauf qu’il y a 4 ans, en remettant en question un travail d’architecte qui ne lui convenait plus, elle a doucement commencé à construire une vie plus alignée avec ce dont elle avait besoin : du temps pour elle, être proche de la nature et s'ôter la pression du quotidien. C’est sur les terres de son enfance, en pleine distillation d’eau de rose qu’elle nous parle de son parcours. Derrière elle, se dressent deux grandes citernes : l’une contient de l’alambic de roses, l’autre de l’eau pour refroidir la vapeur sortante en eau florale. La distillation dure entre 4 et 5h. De la production à la transformation, Alexandra s’occupe de tout, pour faire de ses 700 plants de rosiers des eaux de roses…
De l’architecture à la distillation d’eau de rose
Bretonne d’origine, Alexandra part vivre en Provence pendant 10 ans où elle exerce son métier. “L’architecture c’était pas mon truc” dit-elle. “La partie créative j’adorais, mais tout le reste : l’administratif, la gestion de conflits, le côté très tourné argent et apparence, c’était pas pour moi.” Lorsqu’elle perd son emploi d’architecte, elle prend le temps d’explorer d’autres voies, comme le milieu du spectacle, puis fait une formation en créativité appliquée à l’innovation qui lui apporte de nouvelles compétences : réfléchir autrement, fonctionner en intelligence collective. Elle savait aussi qu’elle reviendrait un jour en Bretagne. “Plus de boulot, plus de mec”, elle se dit que c’est peut être le moment.
Le retour aux sources
Lorsqu’Alexandra revient sur les terres de ses grands-parents à Berrien, elle y trouve les roseraies que son père avait plantées quelques années plus tôt. En Provence, elle avait assisté à des distillations et des transformations de plantes et l’idée lui vint de faire de même avec les roses de son père. Membre d'un réseau d’entrepreneuses, elle mène alors une enquête auprès des bretons, pour savoir si l’eau de rose locale pourrait leur plaire. L’enquête se montre concluante et elle rencontre plusieurs distillateurs en Bretagne, dont Myriam, avec qui elle travaillera pendant 2 ans. Elle se lance ensuite dans une campagne de financement participatif pour acheter son premier alambic, l’appareil destiné à la distillation. Pour vendre ses eaux de roses, Alexandra créer finalement sa marque : Ooh ! Au Coeur des Sens.
Des acquis professionnel qui lui ont été utiles dans sa reconversion
“La formation d’archi m’a aidée à structurer les choses, à développer une identité. Tout ce que j’ai fait avant, ça ne m'a pas servi à rien.” Bien sûr, elle a dû aussi développer de nouvelles compétences et a suivi des formations sur la transformation des plantes aromatiques et médicinales à Nyons, dans le sud de la France. Aujourd’hui elle apprend également la cosmétique avec une amie savonnière pour essayer de développer de nouveaux produits.
Solo dans le business ?
Quelques stagiaires sont présents à la roseraie de temps en temps. Le père d’Alexandra l’aide aussi au quotidien. “Là il est encore en forme" lance t-elle avec le sourire. Elle aimerait embaucher une personne pour l’aider à plein temps plus tard, lorsqu’elle pourra se tirer un salaire décent. Mais pour l’instant elle “gère tout comme elle peut tout seule.”
À quoi ressemble un quotidien de distillatrice ?
En ce moment, c’est la cueillette le matin et la distillation l’après-midi. En cette période de cueillette, Alexandra et son père doivent se montrer attentifs aux roses qui éclosent avant qu’elles ne se fanent. Les roses de damas sont des fleurs qui tiennent une à deux journées une fois ouvertes, puis leurs pétales tombent très vite.
Un travail qui change sa façon de vivre
Son métier suit le rythme de la nature et des saisons : “entre mars et octobre, c’est l’entretien du jardin. La floraison se fait en général de mai à août, la mise en bouteille à lieu de septembre à octobre.” Je fonctionne beaucoup à Noël, l’été en juillet août et pendant les portes ouvertes en mai et juin les samedis.” Et en janvier/février, pour Alexandra c’est repos. “Pour moi, c’est moins fatiguant mentalement que le métier d’archi et de faire clic clic sur l’ordinateur du lundi au vendredi, à ne plus avoir le sens des saisons, du printemps... Ici je le vois. Et quand je suis fatiguée, je suis fatiguée et je ne fais rien.” Le challenge pour elle, comme beaucoup d’entrepreneurs, c’est d’essayer de garder une stabilité financière sur l’année.
Ce qui lui manque dans son métier, elle en fait un nouveau projet.
Les quelques permanences qu’elle fait dans une boutique de créateurs pour vendre ses eaux de roses et les portes ouvertes, lui permettent d’être au contact des clients mais ça lui manque. “Pour garder ce petit supplément d’âmes dont j’ai besoin” me dit Alexandra, elle souhaite organiser des ateliers autour des plantes, des ateliers de méditation et autres sur des thèmes qui lui plaisent et lui tiennent à cœur de partager.
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